L'exploitation passée des carrières de marne destinées à l'amendement des champs a laissé comme héritage un nombre important d'établissements à ciel ouvert, mais surtout souterrains « les marnières ». Ces marnières sont toutes vouées à terme à la ruine et constituent un risque avéré pour les activités en surface. Le recensement des marnières et des autres cavités souterraines constitue donc un préalable à tout projet. Au-delà, la vérification de l'absence de vides par forage, la visite de marnières pour évaluer le risque voire leur comblement constituent des réponses potentielles à chaque situation.
Naturellement, les sols de Haute-Normandie sont principalement acides alors que de nombreuses plantes telles que l'orge, la luzerne, la betterave... sont basophiles et apprécient des pH > 7. Le chaulage, technique connue depuis très longtemps exerce un effet positif sur la structure du sol, en influençant directement son acidité et son activité naturelle.
A l'inverse, la craie étant non affleurante sur le plateau, c’est du sous-sol que les paysans extrairont le précieux engrais, creusant des puits à 25 mètres de profondeur en moyenne (en réalité entre 5 et 70 mètres) à partir desquels rayonnaient des galeries horizontales de 2,5 à 5 mètres de hauteur pour un volume moyen de 300 à 500 m3… avec des “cathédrales” de
3 000 à 5 000 m3 : les marnières.
Le « marneron » ou « marneux » était chargé de ce travail. C’était un métier dangereux car la marne est friable et s’effondrait facilement. Les ouvriers travaillaient généralement en équipe : des « piqueurs » au fond du puits, des brouettiers à la surface et des hommes chargés de remonter les baquets de marne avec un treuil. Le salaire était bien entendu dérisoire et les accidents graves fréquents.